L’image des chauffeurs a déjà été pire. Pourtant, ils ne sont pas appréciés partout à leur juste valeur dans l’exercice de leur métier important. Parfois, on ne tient tout simplement pas compte d’eux lorsqu’il s’agit de résoudre un problème, et ils se retrouvent alors eux-mêmes en difficulté. Prenons l’exemple de l’aire de repos du restoroute «Rose de la Broye», où la durée de stationnement a été limitée en raison de la problématique du stationnement sur les aires de repos, due à l’augmentation constante du trafic. Cela ne concerne pas seulement les automobilistes et les transporteurs indélicats qui utilisent les aires d’autoroute comme des dépôts temporaires et des lieux de transbordement, occupant ainsi les places de stationnement. Cela concerne aussi les chauffeurs qui ont tout simplement besoin d’une place pour faire une longue pause ou pour passer la nuit afin de pouvoir exercer leur métier. L’association professionnelle des Routiers Suisses est donc intervenue à ce sujet. En effet, la valeur des choses réside aussi dans le fait que les problèmes ne doivent pas être résolus d’une manière pénalisant également ceux qui ne le méritent pas. L’estime est une valeur importante, comme le déclare également Bernhard Schnyder, président de la section Glaris des Routiers Suisses, que nous avons accompagné lors d’une mission effectuée en tant que chauffeur. Selon lui, cette estime ne devrait pas seulement venir de l’employeur ou des clients: les chauffeurs pourraient aussi se témoigner de l’estime les uns aux autres en cultivant davantage l’esprit de coopération, que ce soit au travail ou lors d’activités communes proposées par les sections des Routiers Suisses. Après tout, on est certes seul dans sa cabine, mais finalement, n’oublions pas que nous sommes tous dans le même bateau.
Daniel von Känel, rédacteur en chef