En cas d’urgence, savez-vous immédiatement comment placer quelqu’un qui s’est évanoui en position latérale de sécurité ou comment sortir un blessé d’une voiture accidentée? Ou comment utiliser correctement un défibrillateur? Ou comment poser rapidement et efficacement un garrot? Vous apprendrez tout cela en suivant le cours OACP «Premiers secours sur la route».
La responsable du cours, Isabelle Ramseier, de la Société Suisse des Troupes Sanitaires, qui est rattachée à la Croix-Rouge suisse, a voulu savoir plus précisément pourquoi les 16 participants, parmi lesquels figurait une dame, s’étaient inscrits à ce cours. «Apprendre de nouvelles choses et rafraîchir les anciennes connaissances», telles sont en gros les réponses qu’elle a obtenues. «Je ne vais pas vous donner un cours magistral, mais je vais vous faire participer, par exemple en travaillant en groupe», a annoncé la responsable du cours, avant de définir l’objectif dudit cours: «A la fin de la journée, les participants seront en mesure de prodiguer les premiers soins ‹en cas d’accident». Elle a également précisé la situation légale, selon laquelle l’article 128 du Code pénal suisse prévoit que toute personne est tenue de pratiquer les premiers secours, et de prêter secours, dans la mesure du raisonnable, à une personne en danger de mort imminent.
Peu de gens, soyons honnêtes, ne sont pour le moins pas nerveux lorsqu’ils sont les premiers à arriver sur les lieux d’un accident. Rester calme malgré la montée d’adrénaline et faire ce qu’il faut est loin d’être une routine. «Dans un premier temps, arrêtez-vous et regardez autour de vous, tâchez d’avoir une vue d’ensemble et ne risquez pas votre vie pour sauver celle des autres», a expliqué la responsable du cours. «Il y a trop souvent des secouristes qui se font percuter par des véhicules.» L’importance des secouristes ne doit pas être sous-estimée: «Ils font le travail le plus important avec le plus petit savoir», déjà avant l’arrivée des sauveteurs. Attention: après avoir donné l’alerte (144), il ne faut en aucun cas quitter le lieu de l’accident. Si possible, une personne devrait également prendre la direction des opérations, rassurer les gens et répartir les personnes touchées par l’accident en fonction de leurs blessures. Problème: «En pareil cas, tout le monde est stressé, même les sauveteurs.»
Travaux de groupe
C’est ce que les participants ont appris dans le cadre d’un travail de groupe basé sur le «schéma des feux de signalisation»: le rouge signifiant «Attendre et regarder», l’orange «Sécuriser» et le vert «Agir». Pendant ce temps, le groupe 2 s’est penché sur la chaîne de sauvetage, pour laquelle «il y a beaucoup de nouveautés». On veut rendre les gens plus autonomes. C’est dans ce but que le «first responder», qui est le premier à être appelé via le téléphone portable, a été intégré dans la chaîne. Le schéma d’annonce a constitué le thème proposé au troisième groupe de travail. Au téléphone, les secouristes indiquent où se trouve le lieu de l’accident, qui est au bout du fil, ce qui s’est passé et quand, combien de personnes sont blessées (ou malades), ainsi que toute autre information pertinente. Mais avant tout, la personne qui donne l’alerte doit retourner sur les lieux de l’accident.
«Faites quelque chose, il y a une personne qui est au sol», a demandé la responsable de cours aux «secouristes» présents, qui se tenaient autour d’une personne apparemment inconsciente et peut-être blessée au sol. Il s’agissait de le (ou la) mettre en position latérale de sécurité. «Déterminez si cette personne respire, si elle répond, c’est-à-dire si elle vous entend. Parlez-lui, les personnes inconscientes entendent tout», dit-elle. «Tirez la tête en arrière pour dégager les voies respiratoires et enlevez les objets gênants, les lunettes ou le trousseau de clés par exemple». Bilan de cet exercice: il s’est avéré que la position latérale de sécurité n’était pas si facile à réaliser et que cela ne se fait pas sans un certain entraînement. Il faut également s’exercer à la désincarcération d’une personne prisonnière d’un véhicule accidenté. Dans ce cas, les poignées de sauvetage sont généralement utiles, mais pas pour les personnes très corpulentes ou pour celles qui se trouvent dans un camion accidenté: il faut alors plusieurs sauveteurs pour procéder à cette opération. Important: «Fouillez minutieusement le véhicule, car il pourrait y avoir d’autres personnes à l’intérieur.»
Le défibrillateur
Avant qu’un défibrillateur ne soit disponible, la première chose à faire est de procéder à un massage cardiaque. La réanimation effectuée avec les mains est la plus efficace, «et de plus en plus de personnes savent le faire». Le schéma BLS-AED a pris beaucoup de place dans le catalogue des exercices à effectuer. L’abréviation «BLS» signifie «Basic Life Support» (mesures immédiates destinées à sauver la vie), et «AED» «défibrillation externe automatique». L’utilisation du défibrillateur ne remplace cependant pas le massage cardiaque manuel, ni le bouche-à-bouche. Ces deux mesures se combinent, «tout en sachant que le défibrillateur vous dit ce que vous devez faire». Pour que cela fonctionne, deux personnes doivent pratiquer la réanimation (réa). «En fait, c’est tout simple.» Enfin, s’il n’y avait pas le stress! «Essayez donc de rester calme», a conseillé Isabelle Ramseier. Les participants ont rapidement constaté à quel point le massage cardiaque à lui seul est éprouvant, puisqu’ils étaient déjà essoufflés au bout de deux minutes. Et le «patient» n’était toujours pas «réveillé». C’est alors que la responsable du cours a avoué que «sa toute première réa avait duré deux heures». Le programme du cours comprenait également différents exemples de cas pouvant survenir: comment distinguer et reconnaître l’arrêt circulatoire, l’infarctus du myocarde ainsi que l’attaque cérébrale ou la congestion cérébrale et ce que l’on peut/doit faire en pareil cas en tant que secouriste. Ce qui n’est pas toujours clair: «25 % des personnes concernées ont les mêmes symptômes, mais pas de congestion cérébrale.» Il est évident que le temps d’alerte et de sauvetage doit être le plus court possible. Sans oublier qu’il convient de «se rendre immédiatement à l’hôpital, mais exclusivement en ambulance!» L’exercice final, qui consistait à panser une blessure qui saignait abondamment, semblait donc simple, et pourtant: alors que l’auteur de ces lignes, qui, comme beaucoup, ne supporte pas la vue du sang, tripotait avec hésitation le pansement compressif, Isabelle lui a arraché le matériel des mains et l’a immédiatement enroulé autour de l’avant-bras «blessé» de la victime. «C’est comme ça que ça marche. Il faut faire vite, car le sang gicle!»
Bilan de ce cours: à recommander absolument, peut-être même à répéter tous les deux ans, cours OACP ou pas!
Texte et Photos: Hans-Peter Steiner
«Les voitures électriques brûlent très rapidement»
Les voitures électriques, qui sont de plus en plus souvent impliquées dans des accidents et ne sont souvent pas immédiatement reconnaissables comme telles, présentent de réels dangers pour les secouristes et les sauveteurs. Certes, elles devraient se mettre automatiquement hors tension en cas d’accident, mais il reste toujours un risque résiduel: «Soyez attentifs. Le bouton d’urgence pour couper le courant ne se trouve pas toujours à un endroit facilement accessible. Et n’oubliez pas qu’il y a 460 volts sous le capot!»
Ne touchez en aucun cas les câbles ou les composants de couleur orange! Les pompiers disposent de gants de protection qui protègent contre des tensions allant jusqu’à 1000 volts. En outre, le risque d’incendie est important: une fumée blanche signifie que la batterie est en feu. «Il faut savoir que les voitures électriques brûlent très rapidement et sont quasiment impossibles à éteindre.»
hps