Un hommage aux anciens Berna

Monde du transport Ausgabe-04-2024

Tourné vers l’avenir, Roman Fischer (directeur) se tient devant un bus MAN E de la société Busbetrieb Olten Gösgen Gäu AG (BOGG).

Il y a cent ans, la ligne de transports publics Olten–Stüsslingen fut mise en service par des pionniers au moyen d’un bus de la marque Berna. La société Busbetrieb Olten Gösgen Gäu AG (BOGG) célèbre cet événement en décorant un bus électrique avec une photo du bus Berna original datant de 1924. Tout en fêtant cet anniversaire, la BOGG regarde toujours droit devant elle: cinq bus électriques MAN Lion’s City sont déjà opérationnels.

S’il y a cent ans, lorsque la ligne Olten–Stüsslingen fut lancée avec un bus Berna, il s’agissait encore de l’offre de transports publics par excellence, à l’époque actuelle, il faut également appréhender la manière dont ce service est fourni. Pour ce faire, des facteurs économiques et écologiques importants doivent être pris en compte. Selon Roman Fischer, directeur de la BOGG, l’objectif doit être de proposer une «mobilité durable», d’atteindre ainsi de nouveaux groupes d’usagers et de maintenir une forte volonté de changer de mode de transport.

Avec ses véhicules très silencieux et respectueux de l’environnement, la BOGG marque des points aussi bien auprès des passagers que des riverains dans la zone de desserte des bus. L’autonomie de 220 km par charge permet une utilisation sur le réseau sans risque selon l’horaire, et ce de février à novembre. Pendant la saison froide, la recharge intermédiaire est cependant nécessaire. Les pannes ne sont pas plus probables que pour les véhicules diesel traditionnels. Selon Roman Fischer, l’acquisition de tels véhicules est toutefois nettement plus onéreuse. «La manière dont ces coûts plus élevés peuvent être répercutés n’est pas encore définitivement connue.»

Avec une cinquantaine de bus électriques, la stratégie de décarbonisation sera mise en œuvre d’ici à 2035. La BOGG est donc prête à électrifier l’ensemble de sa flotte d’ici là. Les plans pour l’infrastructure de recharge correspondante sont disponibles. Roman Fischer s’exprime comme suit à ce sujet: «Dans le dépôt ouvert en 2023, qui est utilisé pendant la journée par le Service de contrôle des véhicules à moteur du Canton de Soleure, nous disposons actuellement de 8 points de charge de 150 kW chacun. Il est prévu de poursuivre l’extension de cette installation. Afin de pouvoir suivre l’évolution technologique des batteries et de rester flexibles, nous privilégions les chargements au dépôt en appliquant la devise: une prise plutôt qu’un pantographe.» D’autres dépôts dans la zone d’exploitation doivent donc être planifiés, transformés et raccordés au réseau électrique. L’hydrogène serait certes une alternative en termes d’autonomie, mais avec ce carburant, le transport ne peut actuellement pas être garanti sans émissions de CO2. En 2023, la BOGG a enregistré une année record avec une augmentation de 10,6 % (nombre de passagers par rapport à l’année précédente). Selon Roman Fischer, le nombre de passagers devrait également évoluer positivement en 2024. Ainsi, le besoin de mobilité (publique) sera toujours très élevé en 2024.

Renoncer aux déplacements en guise de stratégie de décarbonisation la plus efficace ne semble pas être un sujet de préoccupation pour les passagers. Roman Fischer s’exprime également à ce sujet: «Garantir une mobilité payante et respectueuse du climat grâce à des collaborateurs motivés est notre objectif suprême. Pour y parvenir, nous avons formé tous les chauffeurs sur les bus électriques MAN. En interne, il y a même un petit concours entre chauffeurs pour savoir qui ira le plus loin avec une charge électrique!»: conduire de manière écologique, c’est aussi un plaisir.

Texte et Photo: Robert Hugentobler