Cabotage autorisé – Accord avec l’Italie

Transport et infrastructure Ausgabe-07-2024

Un car postal sur la route du col du Nufenen.

La Suisse a signé un accord avec l’Italie en ce qui concerne le trafic transfrontalier par bus de ligne. Le cabotage est ainsi autorisé dans ce domaine. Cela signifie qu’à l’avenir, les passagers pourront monter et descendre des lignes de bus qui traversent la frontière, même à l’intérieur du même pays.

L’utilisation des bus régionaux dans le trafic transfrontalier entre la Suisse et l’Italie devient plus attrayante. En effet, le ministre des transports Albert Rösti et le vice-ministre italien des transports Edoardo Rixi ont signé un accord sur le transport transfrontalier régional par bus dans les deux pays. Le cœur de l’accord, qui devrait entrer en vigueur dans le courant de l’année prochaine, est la levée de l’interdiction du cabotage.

Cela sert aux liaisons de bus qui ont un ou plusieurs arrêts dans l’autre pays. Les passagers d’une ligne de bus régionale reliant la Suisse à l’Italie pourront désormais monter et descendre en Suisse. En raison de l’interdiction du cabotage, cela n’est actuellement pas autorisé. Ceux qui montent en Suisse ne peuvent en descendre qu’une fois arrivés en Italie. Cela vaut également dans le sens inverse pour les liaisons de l’Italie vers la Suisse.

De nouvelles lignes sont possibles

«Le sud du Tessin est particulièrement concerné par cette nouveauté», comme l’a expliqué la journaliste Martina Kobiela, qui vit et travaille au Tessin, dans un reportage de la SRF. Elle cite l’exemple de la liaison par bus entre la ville suisse de Ponte Tresa, au bord du lac de Lugano, et la ville italienne de Luino, au bord du lac Majeur, en passant par la montagne. A l’avenir, les passagers pourraient y monter et descendre à volonté, que ce soit en Suisse ou en Italie. Cela rendra la ligne beaucoup plus attrayante, y compris pour les touristes.

Les prestataires de transports publics s’attendaient donc aussi à une augmentation de la fréquentation. Le même rapport mentionne également que la levée de l’interdiction du cabotage permettrait de mettre en service de nouvelles lignes de bus entre le Tessin et l’Italie: «Après tout, quelque 80 000 Italiens travaillent au Tessin et une partie d’entre eux pourraient utiliser les transports publics.» «Cela pourrait également soulager les routes fortement surchargées du Tessin d’une partie du trafic pendulaire privé. Les touristes pourraient également se tourner davantage vers les transports publics si l’offre de lignes de bus était développée.»

«Une offre plus simple»

Le conseiller fédéral Albert Rösti, qui a signé l’accord, a déclaré à ce sujet: «Avec cet accord, nous créons la base d’une offre de transports publics plus simple et encore plus attrayante dans les régions frontalières. Les liaisons régulières par bus entre la Lombardie et le canton du Tessin, entre Aoste et le Bas-Valais ou entre la ville italienne de Chiavenna et l’Engadine pourront en bénéficier.»

Ce n’est pas une première

La levée de l’interdiction du cabotage pour le transport régional par bus de ligne entre l’Italie et la Suisse n’est pas une première pour la Suisse: selon le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), il existe déjà des accords comparables pour faciliter les transports publics transfrontaliers avec l’Allemagne, l’Autriche et la France.

Utile uniquement à titre exceptionnel

La levée de l’interdiction du cabotage est certainement un avantage pour le transport régional par autobus qui, dans certaines régions, traverse également la frontière nationale, car elle permet des liaisons par autobus plus attrayantes. Une exception a sans doute du sens dans ce domaine. Toutefois, le caractère exceptionnel doit être maintenu. L’interdiction du cabotage, telle qu’elle est réglée dans les accords sur les transports terrestres avec l’UE, doit rester en vigueur. Pour les transports en Suisse, sur la route comme sur le rail, cette interdiction des transports en Suisse par des véhicules étrangers est très importante.

Si l’interdiction était totalement supprimée, on assisterait à une augmentation massive du nombre de camions étrangers sur les routes suisses. Les salaires des chauffeurs seraient fortement mis sous pression par le dumping étranger et l’environnement en pâtirait, car le trafic routier lourd augmenterait fortement.

Texte: Daniel von Känel
Photos: CarPostal SA