«Aujourd’hui, le point crucial de la décarbonisation des transports n’est plus constitué par les véhicules, mais par les réseaux électriques», comme l’indique DPD dans une communication. Le défi consiste à charger un grand nombre de batteries de véhicules au même endroit et au même moment. Mais comme l’extension de l’infrastructure est complexe et coûteuse, il faut des solutions innovantes pour optimiser la consommation d’électricité. Des recherches sont désormais menées à ce sujet, et ce dans le cadre du projet de recherche «TEC-OFF» soutenu par la Confédération. Le prestataire de services de distribution de colis teste, en collaboration avec la «ZHAW School of Engineering», le concept de chargement bidirectionnel avec sa flotte de véhicules: «Les batteries des véhicules électriques sont utilisées comme moyen de stockage intermédiaire, afin de réinjecter de l’électricité dans le réseau aux heures de pointe et de le stabiliser.»
Les batteries des véhicules utilitaires électriques ont une capacité énergétique allant jusqu’à 1000 kWh et une puissance de charge bidirectionnelle de plus de 100 kW, soit dix fois plus que sur les voitures électriques. Il est également possible d’utiliser les batteries de camions dites de «seconde main», qui doivent être remplacées après un certain nombre de kilomètres parcourus, mais qui restent fonctionnelles pour stabiliser le réseau. «Notre objectif est d’utiliser notre flotte de plus de 800 véhicules de manière à optimiser les coûts d’électricité, à éviter une extension coûteuse du réseau et à contribuer à la réalisation des objectifs énergétiques de la Suisse», comme l’a expliqué Ville Heimgartner, Senior Innovation Project & Sustainability Manager DPD Suisse. Outre le chargement bidirectionnel, d’autres mesures sont à l’étude pour optimiser l’ensemble du système, selon DPD, à savoir le chargement des véhicules en fonction des besoins, répartis sur la journée, ainsi que des investissements dans des batteries d’une puissance dont il n’aurait pas besoin pour les seules tournées de colis.
Texte: Daniel von Känel
Photo: dpd