Eh bien voilà, les traces du temps qui passe n’ont pas totalement épargné le «Tankwägeli». Acquis en 1923 pour les nouvelles troupes d’aviation de l’époque, le Saurer AD est arrivé au PAM d’Othmarsingen après de longues années d’activité. C’est là que les apprentis ont pu remettre en état cette belle pièce et l’entretenir avec soin. Les roues à rayons en bois sont toujours d’origine, tout comme les bandages en caoutchouc dur, qui sont désormais trop fragiles pour supporter une utilisation prolongée. Sinon, le véhicule, qui dispose encore d’une transmission par chaîne, est toujours prêt pour aller faire un tour. Ce véhicule est équipé d’un moteur à essence à 4 cylindres d’une cylindrée de 6,84 litres fournissant une puissance de 40 CV et il est prêté en permanence au musée Saurer. D’autres camions-citernes de différentes marques ont été disposés en cercle autour du robuste jubilaire, afin de créer un cadre digne pour honorer ce Saurer AD centenaire. Ce camion-citerne avait déjà été mis à l’honneur il y a quelques années, en étant présent sous forme de modèle réduit (à une échelle inférieure à 1:1), réalisé en tant que modèle en étain faisant partie de la série «Avions et personnel au sol de l’armée suisse».
D’autres modes de transport ont également été invités à participer à l’Arbon Classics. Ainsi, les organisateurs ont une fois de plus enregistré un nombre record de véhicules. Le samedi, 1157 véhicules étaient présents et le dimanche, le record absolu était franchi avec 1278 véhicules. Dans les airs, on pouvait admirer 24 avions et sur l’eau, tout de même une quinzaine de bateaux. Il ne faut pas non plus oublier l’impressionnant atterrissage d’un Super Puma de l’armée suisse juste devant le musée Saurer, juste à côté des véhicules de pompiers et des camions-citernes, ainsi que les présentations des écrans du musée de l’aviation d’Altenrhein, du Super Puma et de la Patrouille Suisse le samedi. Le dimanche, on a levé les yeux au ciel pour admirer le team des PC-7 et les avions appartenant au Musée de l’aviation. N’oublions pas non plus les machines à vapeur qui, sous la forme de rouleaux compresseurs, ont offert un aperçu intéressant, car rappelons que ce type de motorisation fait partie des formes les plus anciennes de la technique d’entraînement. Mais l’effort nécessaire pour faire fonctionner ces machines n’est pas négligeable. En effet, celles-ci doivent être chauffées suffisamment tôt pour pouvoir ensuite être déplacées à un rythme très lent. En raison de leur vitesse réduite, les rouleaux compresseurs sont souvent sous-estimés, car ils n’ont pas de freins et encore moins d’ABS comme les véhicules routiers actuels. Il faut espérer que dans deux ans, le dernier week-end de mai, le mot d’ordre sera à nouveau: bienvenue à Arbon pour l’Arbon Classics. Dans tous les cas, nul doute que chacun y trouvera son compte.
Texte et Photos: Erich Urweider